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Démarche artistique

DELAJUNGLE

La jungle comme métaphore

Je vois la vie comme une jungle. Une jungle pleine de surprises, d’obstacles, de choses cachées.
Chaque jour, on traverse des sentiers, des villes, des ruelles, des paysages. On grimpe, on glisse, on saute, on nage, on s’agrippe, on lâche prise. Parfois à la nage, parfois dans la boue… mais on avance.

Et plus on avance, plus la végétation devient dense. Et j’adore ça, moi, la densité. C’est là que les choses deviennent intéressantes !
Sous les feuilles, il y a des racines, des chemins cachés, des idées à cueillir.
Il faut parfois débroussailler, ça c’est vrai, mais c’est vivant, ça remue. Et moi, j’aime quand ça bouge.

 

Dans ma tête, tout se mélange.
Les images de mes journées, les livres lus, les voyages, les gestes des gens, les scènes de rue, les textures de la nature.
Ça tourbillonne, ça explose, ça apparaît, ça disparaît… et ça forme un univers. Un univers qui ne suit pas toujours les règles… mais qui suit une logique bien à lui.

J’ai toujours senti que j’étais un peu “à côté”. Pas hors-jeu, mais décalée. Pas dans les cases. Pas à l’aise dans les moules. Alors j’ai décidé de faire de ce décalage un terrain de jeu et j’ai choisi de m’y confronter. De plonger dans ma propre jungle pour comprendre ce qui pousse en moi, même de travers, même en biais.
J’observe. Je traverse. Je me perds. Je reviens. Je tente de comprendre le spectre des couleurs, le prisme de toutes ces diversités que le monde contient et de sentir les petites choses qui racontent beaucoup.

Influences et pensées qui nourrissent

L’anthropologie, la sociologie, l’ethnologie… ce sont mes outils pour regarder autrement.
Ils me rappellent qu’il n’y a pas un monde, mais des mondes.
Des manières différentes d’habiter la Terre, d’aimer, de parler, de rêver.
La pensée de Descola m’accompagne souvent : il parle de la “composition des mondes” — un kaléidoscope vivant.

J’adore cette idée.
Ça me donne envie de créer des ponts, d’inventer des formes qui ne s’alignent pas parfaitement, mais qui respirent, qui vivent.

 

 

Hip-Hop : un terrain de recherche et d’émancipation

Et puis il y a le Hip-Hop. C’est une culture que j’aime de tout mon cœur. Elle m’a appris la débrouillardise, l’audace, l’invention, le “fais avec ce que t’as, là où t’es”.
C’est une culture où on affirme sa personnalité, son style, sa différence.
Jeune, pleine de rage et de doutes, j’y ai trouvé un endroit où j’avais le droit d’exister telle que j’étais. J’ai trouvé dans cette culture un espace pour canaliser tout ça, le transformer et trouver de la force et nourrir mon feu intérieur.
Et dans mes oreilles, les mots de Kery James, Youssoupha, IAM ou Keny Arkana résonnaient fort.
Ils parlaient de révolte, de fierté, de chemins parallèles. Je me sentais moins seule.

J’aimais les graffs, les couleurs vives sur les murs, les lettres tordues, les messages cachés.
Les lieux comme la Place, le 104, La Villette, les centres de jeunesse, sont pour moi des espaces précieux : on y retrouve l’essentiel.
Ces lieux où les corps dansent, où la musique nous guide, où les rencontres comptent.
Où chacun·e peut arriver avec son bagage, ses doutes, ses histoires, et être là, vraiment et tous ensemble. 

 

 Improviser, explorer, créer

Le freestyle est central dans ma démarche. Improviser, pour moi, c’est comme chercher un passage dans la végétation.Une idée, une émotion, un mouvement inattendu.
Le freestyle, c’est un espace de jeu, d’instinct, de connexion. Avec soi, avec les autres.
C’est là que mes idées prennent forme, que mes intuitions trouvent une direction.

J’aime créer avec ce qui est là.
Un objet trouvé, un mot entendu, un geste attrapé au vol.
Je laisse les objets parler, eux aussi et je les laisse entrer dans mon imaginaire.
Ils deviennent partenaires, complices, parfois même déclencheurs.
Ils m’aident à raconter sans forcément passer par le langage.
À créer du lien autrement, avec le corps, l’espace, l’imaginaire.

 

Les récits : littérature, théâtre et humanité

Les romans nourrissent ma fantaisie.
J’aime la manière dont les mots choisis révèlent les pensées intimes, les failles, les élans.
Les personnages me touchent dans leurs hésitations, leurs gestes ratés, leurs regards.

Je suis attirée par les récits de vie, les détails, les silences. Et tout ce que je lis, tout ce que je ressens à la lecture, finit par glisser dans mes créations.

Au théâtre aussi, j’aime donner vie à ce qui est flou. À ce qui n’est pas encore défini mais qu’on peut ressentir! 

 

Créer entre les disciplines

Mon approche est transversale.
Je croise la danse Hip-Hop, le théâtre physique, l’anthropologie, la littérature, le dessin, la botanique. J’aime mélanger, relier, traverser!
Ce mélange forme le fil rouge de mon style, et reflète la complexité du monde — multiple, mouvant, imprévisible.

Je me nourris de ce qui m’entoure.
Je laisse la nature, les musiques, les gestes me traverser.
Je voyage seule, je vais vers d’autres milieux, d’autres âges, d’autres façons de penser afin d’élargir la carte de ma jungle. 

Et dans cette jungle — ma jungle — je cherche, je danse, je crée.

 

Créer pour explorer: 

Créer, pour moi, c’est ouvrir. Ouvrir des fenêtres.
Des espaces où l’on peut respirer autrement, penser autrement, rêver autrement.

Je ne cherche pas à faire beau.
Je cherche à toucher quelque chose de vivant.
À créer des formes qui vibrent, même de travers.

Je crois en la force des histoires.
En la richesse des différences.
En la beauté des chemins qui ne sont pas droits.
Et surtout, en l’importance de continuer à chercher — même sans boussole — parce que c’est souvent là que les plus belles choses poussent.

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